Récits cap-verdiens

Le Cap-Vert, désormais officiellement dénommé le Cabo Verde, est un archipel situé dans l’océan Atlantique, à l’ouest du Sénégal. Dix fois plus petit que la Suisse, il compte environ un demi-million d’habitants. Ce petit pays fait rarement la une de l’actualité, au vu de son éloignement et du calme qui y règne généralement. Cet archipel volcanique fut découvert au XVème siècle par les Portugais. Le portugais est d’ailleurs toujours la langue officielle du pays.

Nous nous rendîmes au Cabo Verde, connu alors sous le nom de Cap-Vert, fin mai – début juin 2006, en compagnie de deux de mes meilleurs amis, Pascal et Pierre-Alain. Nous y séjournâmes deux semaines. Nous avons consacré la plus grande partie de notre temps à la visite de trois îles: Santo Antão, Fogo et Boavista. Nous dormîmes certes aussi sur les îles de Sal, Santiago et São Vicente mais ce n’était dû qu’au fait que ces îles se trouvaient sur le chemin des trois autres. Un chemin qui prit parfois la voie des airs, parfois la voie des mers. Il fallut souvent s’armer de patience, car le vent parfois si fort ne permettait pas aux avions de décoller selon l’horaire prévu.

Les souvenirs de Sal et Santiago sont diffus. São Vicente et sa capitale, Mindelo, par contre, résonnent encore dans mes oreilles des notes harmonieuses de la plus célèbre des artistes cap-verdiennes, native de Mindelo, Cesária Évora. Le Cabo Verde est l’un de ces pays où la musique est importantissime, omniprésente et présente un caractère unique, marqué dans ce cas par l’intraduisible sodade.

Fontainhas (Santo Antão)

Première des trois îles principales de notre voyage: Santo Antão. Je la nomme la verte, car elle contraste avec la beige-sable Boavista et la noire-cendre Fogo. Non pas que Santo Antão soit si verdoyante que ça, loin de là, elle est fort rocheuse et comporte de nombreux reliefs escarpés non pourvus de végétation. Mais elle demeure bien plus végétale que Fogo et Boavista. Nous avons donc arpenté ses collines, ou plutôt ses montagnes, celles-ci culminant à quasi 2000 mètres d’altitude au-dessus du niveau de l’océan qui les entoure. Les sentiers muletiers y sont très bien maintenus et c’est un véritable plaisir de les parcourir à pied. Mais gare au vertige! Le charmant et coloré petit village de Fontainhas fait partie des jolies découvertes faites au long de ces sentiers. En matière de découverte, comment ne pas mentionner aussi le thon, redécouvert au Cap-Vert, euh, au Cabo Verde, sous forme de steaks. Fraîchement pêché et cuisiné, accompagné de… hum, j’ai oublié de quoi il était accompagné, le thon, je n’ai retenu que le thon, c’est de bon thon. De loin le meilleur thon cuit que j’ai eu la chance de savourer jusqu’à présent. Nous espérions l’avoir à chaque repas du soir, ce thon.

Pico do Fogo (assis au sommet)

Direction Fogo! La noire. La volcanique. Bon, certes, elles sont toutes volcaniques, les îles de l’archipel cap-verdien. Mais sur Fogo, c’est plus évident, de par la présence du majestueux Pico do Fogo, un volcan actif culminant à 2829 mètres d’altitude, qui domine le paysage et définit l’île. Il est entré en éruption 8 ans après notre visite et a hélas détruit la jolie maison d’hôte dans laquelle nous avions logé, située à son pied. Nous l’avons même escaladé, car il était calme en 2006. Le vent au sommet n’avait lui rien de calme et il résonne encore – et plus fort que la musique locale – dans mes oreilles à ce jour. Nous visitâmes tout d’abord São Filipe (et son marché au thon!) avant de nous rendre au pied du volcan, un volcan autant impressionnant que massif. Le sol y est fertile. La vigne y pousse. Ils en font du vin. Du vin du volcan. Qui se laisse boire…

M/S Cabo Santa Maria (Boavista)

Direction la beige, l’île désertique de Boavista, qui se démarque aussi par sa platitude. Peu de reliefs ici. L’occasion de mentionner qu’au Cabo Verde, changer d’île, c’est comme changer de pays, voire de continent, tant le contraste est grand. Une étonnante diversité si l’on tient compte de la petite taille de l’archipel. La côte nord de Boavista dévoile depuis 1968 l’épave rouillée du M/S Cabo Santa Maria, rendant l’endroit surréaliste, digne d’un paysage de science-fiction.

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